Marie-Félice Orsini (francisé: des Ursins) de Bracciano est née à Rome, le 11 novembre 1600. Elle était, la petite-fille de Cosme Ier de Médicis, grand duc de Toscane et filleule de Marie de Médicis, reine de France. Elle fut d’abord élevée au palais Pitti, puis au couvent des Bénédictines de Florence. Le 28 novembre 1612 elle épousa Henri II de Montmorency. Elle était belle et son doux caractère rendit l’amour de son mari, tendre et passionné. Peu après son mariage, elle vécut à la Cour auprès de sa tante, la reine Marie de Médicis, et elle lia amitié avec Anne d’Autriche et Marie-Henriette de France, future reine d’Angleterre.
A Chantilly, elle vécut des années heureuses, entourée d’hommes de lettres et de poètes. La maison dite “de Sylvie” et l’étang gardent le souvenir son passage à côté d’un daim qu’elle avait apprivoisé. Le poète Théophile de Viau, qui en 1623 était poursuivi par le Parlement pour athéisme, trouva asile à Chantilly et lui dédia ces vers:

Où Sylvie en ses promenoirs
Jette l’esclat de ses yeux noirs.

Après l’exécution de son mari pour rébellion en 1632, elle garda comme unique souvenir la bague que Montmorency blessé, avait trempée dans son sang et avait confiée à un sergent pour qu’il lui la remit. Accablée de douleur, elle songea à se retirer du monde et à s’ensevelir dans le couvent de Sainte-Marie, à Moulins. A peine arrivée au lieu de sa retraite, accusée d’avoir encouragé la révolte de son mari, elle fut retenue prisonnière au château de Moulins pendant deux ans. La veuve inconsolable comme on l’appelait avec respect, s’installa dans le couvent, et c’est là que vinrent la visiter, en sa modeste cellule, Gaston d’Orléans, un envoyé de Louis XIII, la reine Anne d’Autriche, la veuve de Charles I, Christine de Suède, la célèbre duchesse de Longueville, et jusqu’à Louis XIV avec son jeune frère. Elle devint religieuse le 30 septembre 1657, sous le nom de Mère Marie-Henriette. A cause de ses vertus, de ses qualités précieuses plus encore que pour le grand nom qu’elle avait porté dans le monde, la communauté la choisit pour supérieure. Cette sainte femme rendit son âme à Dieu, le 5 juin 1666.

La duchesse fit édifier, à la mémoire de son époux, un magnifique mausolée, réalisé par les frères Anguier et le peintre Rémy Vuibert, où le duc fut inhumé en 1655. Ce monument resté célèbre dans l’Histoire de l’art peut être visité à Moulins, Chapelle de la Visitation, 35 rue de Paris. (Plus d’informations…)

mausolée d'Henri II de Montmorency

Nous vous conseillons notre publication “Sylvie, duchesse de Montmorency” pour compléter ce portrait.

 

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