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Nos activités

Nous avons repris nos activités et nous remercions tous ceux qui ont participé à notre conférence "L'action du Parc Naturel Régional en matière de patrimoine bâti et historique, centré sur le secteur de Chantilly" et particulièrement le conférencier François-Xavier Bridoux pour sa présentation riche en très intéressantes informations.

Nous vous tiendrons informés sur la suite de notre programme et les modalités d'organisation de nos activités prochaines.

Les anciens métiers de Chantilly

Le ramoneur

De nos jours on ne le croise plus dans son costume noir, le visage noirci de suie et son hérisson enroulé sur l'épaule et on n’entend plus son chant dans les rues :

" A ramona la chemina,
du haut en bas ! "

Mais encore au XXe siècle, les gens étaient contents de rencontrer le ramoneur qui, selon la croyance populaire, portait chance pour la journée (mais il fallait ne pas oublier de toucher un bouton de nos vêtements). Le rencontrer le Jour de l'An, c'était l'augure du bonheur pour toute l’année. Un mariage était annoncé heureux si les mariés le croisaient le jour de leurs noces. (Dans certains pays, cette conviction persiste et le ramoneur peut être "loué" et invité à la fête. Mais il n'y a pas assez de retours pour savoir si un ramoneur " loué " est tout aussi efficace !).
ramoneur
Le métier du ramoneur était dur et mal payé.
Il s’est développé progressivement au Moyen-âge, lorsque maisons commencèrent à avoir des cheminées équipées de conduits assez larges pour y entrer et les nettoyer. Auparavant, le foyer était ouvert et disposé au pied d’un mur et la fumée s’échappait par un ouverture percée dans le toit de l’habitation. Pour prévenir les risques d’incendie, ce mur était régulièrement nettoyé de la suie à l’aide d’un balai fait de branchages, que l’on appelait "ramons". D’où les termes "ramoner", et "ramoneur".
Les maîtres ramoneurs recrutaient de jeunes garçons de 6 à 12 ans, et ensemble ils sillonnaient les régions, frappant à la porte des maisons pour proposer leurs services. Les familles pauvres acceptaient que leurs enfants fassent ce travail pour subsister à la famine durant l’hiver. Ces enfants étaient souvent recrutés en Savoie, car ils étaient réputés bons grimpeurs.
Départ le jour de la Saint-Gras (Saint-Grat) vers le 7 septembre et retour l'année suivante, à la belle saison.
petit ramoneur en haut d'une cheminée
Petit ramoneur de Savoie
Les enfants devaient grimper à l'intérieur du conduit de cheminée pour racler la suie qu’ils récupéraient dans des sacs. Le travail était harassant, les risques étaient grands. Malheureusement, les accidents étaient fréquents et beaucoup d’enfants mourraient jeunes lors d'une chute ou étouffés. Fréquemment, ils contractaient des maladies respiratoires ou devenaient aveugles à cause de la suie qu’ils décapaient des murs.
L'argent était récupéré intégralement par le maître ramoneur qui souvent, prenait aussi tous les pourboires. Il vendait les sacs de suie aux entreprises qui l'utilisaient pour fabriquer des pigments ou aux charlatans qui fabriquaient des médicaments pour guérir les inflammations et les engelures.

petit ramoneur partage sa nourriture avec les chats
Jules Bastien Lepage Le Petit Ramoneur, 1883
Le maître ramoneur était chargé de fournir des vêtements neufs, de leur donner un logement, une paire de chaussures et le matériel de travail : le racloir, les sacs, les genouillères, des brosses. Il imposait 14 heures de travail chaque jour de la semaine. S'ils voulaient aller à la messe le dimanche, ils devaient en acheter ce droit à leur patron.

Pour arrondir un peu leurs revenus, les enfants colportaient souvent des petits objets peu volumineux ou du courrier et certains étaient même montreurs d’animaux, de marmottes notamment.

Dans les illustrations de l'époque, le petit ramoneur noiraud devient l'image stéréotypée du garnement débrouillard, un peu chenapan, mais qui attire la sympathie. Le sourire sur son visage n'était là hélas, que pour insensibiliser la conscience de tous ceux qui se posaient des questions sur les conditions de travail.

petits ramoneurs profitant de l'inattention d'un apprenti boulanger
Paul Chocarne-Moreau, L'Occasion fait le larron,1896
A partir de mai, les petits ramoneurs revenaient chez eux avec leurs maigres économies pour aider leurs parents à affronter les travaux des champs.
En 1735, l’Abbé du Breuil de Pontbriand crée l’"Œuvre des petits savoyards" pour améliorer le sort des enfants ramoneurs. Plus de cent ans après, en 1841 une loi interdit le travail des enfants de moins de 8 ans, le travail de nuit et limite le nombre d’heures de travail. D’autres lois en 1892 et 1914 interdisent l’emploi des enfants. Des nouvelles normes qui limitent la taille des conduits de cheminée contraignent les maîtres ramoneurs à trouver d’autres solutions.
Peu à peu, les brosses à manche télescopique et le "hérisson" devinrent les outils principaux des ramoneurs, en leur évitant de rentrer dans les conduits de cheminée. Au XXe siècle, un aspirateur à suie fut mis au point, rendant ce travail plus propre et plus efficace.
...
En 1806, à Chantilly on comptait 1600 habitants, 355 habitations, 3 ramoneurs, le père et ses deux fils. (Et pour compléter notre précédente lettre d'information "Connaissez-vous la bistière", 34 femmes étaient des bistières.)



Pour savoir plus sur la vie quotidienne à Chantilly, nos publications :

Un savant à Chantilly

Jean -Baptiste de La Quintinie

Jean -Baptiste de La Quintinie, le fondateur du Potager du Roi à Versailles a été appelé à Chantilly pour réaliser un potager pour le prince de Condé.

La Quintinie tenant un greffon et une serpette, statue dans le Potager du Roi à Versailles
Statue de Jean-Baptiste de la Quintinie tenant un greffon et une serpette, au Potager du Roi à Versailles, inaugurée en 1876.
Il est né le 1 mars 1626 à Chabanais en Charente (16070). Son père Guillaume de La Quintinie était procureur fiscal, sa mère Françoise Morand, était issue d’une célèbre famille de chirurgiens. Son frère aîné, Jean, prendra la suite de leur père comme conseiller du roi. Son frère cadet, Pierre, deviendra chirurgien major du roi. Jean-Baptiste de La Quintinie fait des études de droit et s'installe à Paris comme avocat à la Cour du Parlement ce qui lui permettra plus tard de s'acheter la charge de Maître des requêtes de la Reine.

Il se fait remarquer par le président de la Cour de comptes, Jean Tambonneau et sa femme Marie Boyer, (dont la sœur Louise, était la duchesse de Noailles) qui lui confient en 1653, l'éducation de leur fils Michel. Jean-Baptiste de La Quintinie va accompagner son élève en Italie pour le perfectionnement de ses études. Très impressionné des parcs qu’il a vu en Italie, Jean-Baptiste de La Quintinie renonce à pratiquer le métier d'avocat et décide de se lancer lui-même dans le jardinage. De nouveau, c’est Jean Tambonneau qui lui fait confiance et met à sa disposition les jardins de son hôtel particulier. Les prouesses de La Quintinie dans ce jardin se font vite remarquées. (L'Hôtel Tambonneau, existe encore à Paris, rue de l'Université mais les jardins ont disparus).
En 1661, Jean-Baptiste de La Quintinie se voit proposé la responsabilité des jardins du château de Vaux-le-Vicomte, qu'André Le Nôtre a aménagé pour Nicolas Fouquet, le surintendant des finances. Quelques mois plus tard, Louis XIV fait destituer puis emprisonner à vie Nicolas Fouquet mais, prend à son service les créateurs et responsables du château et de ses jardins. La Quintinie est chargé de gérer le potager et de fournir en fruits et légumes la table du roi.

Il est appelé a aménager des jardins de grands personnages de l’époque. Louis II de Bourbon, le Grand Condé lui confie le potager du château de Chantilly en 1665, Anne-Marie-Louise d'Orléans, la Grande Mademoiselle, fait appel à ses services pour le potager du château de Choisy-le-Roi autour de 1666 et Jean-Baptiste Colbert l'emploie pour le potager du château de Sceaux vers 1670.
En 1678, les jardins de Versailles sont terminés et on demande à Jean-Baptiste de La Quintinie d'aménager un potager pour le Roi à Versailles. Ce projet ambitieux lui prend 6 ans à aboutir.
le potager du Roi à Versailles, gravure
Le Potager du Roi à Versailles, par Antoine Aveline
potager du Roi à Versailles de nos jours
Le Potager du Roi à Versailles, de nos jours
Au fil des années, Jean-Baptiste de La Quintinie acclimate des espèces comme le melon, le café, le figuier, cultive les arbres fruitiers en espaliers afin que poiriers, pêchers, pruniers et soient plus productifs et faciles à entretenir. Il inventé des procédées pour augmenter les rendements et tricher sur les saisons, pour servir à la table du Roi, des fraises dès le début du printemps, des asperges ou de la laitue au beau milieu de l'hiver. Plusieurs techniques du potager sont de son invention :
  • Utilisation de fumier de bovin ou de cheval comme engrais
  • Les serres chauffées : élaboration d'un abri de verre et cloches pour emmagasiner la chaleur du soleil.
  • Invention de plusieurs instruments : serpette et scie du jardinier
  • Culture des arbres en espaliers
  • Sélection des meilleures variétés de fruits et légumes.
Jean-Baptiste de La Quintinie est anobli en 1687 par le roi Louis XIV qui lui accorde un brevet d’armoiries portant le blasonnement suivant :
D’argent au chevron d’azur accompagné en chef de deux étoiles du même et en pointe d’un arbre de sinople.
blason la quintinie,D’argent au chevron d’azur accompagné en chef de deux étoiles du même et en pointe d’un arbre de sinople.
En 1662, il épouse Marguerite Joubert avec laquelle il aura 3 enfants. Un seul cependant lui survivra Michel, qui fait publier en 1690 les notes de son père dans deux volumes d'"Instruction pour les jardins fruitiers et potagers".
Le 11 novembre 1688, à 62 ans, Jean-Baptiste de La Quintinie s'éteint.
Personnage peu attiré par les les fastes de la cour, il discutait jardinage avec Louis XIV dans le Potager. Il a eu beaucoup d'influence sur les techniques horticoles, arboricoles et agricoles grâce aux liens tissés avec de nombreux savants son époque, français ou étrangers.

À Chantilly, La Quintinie avait placé les potagers dans la partie ouest du parc du château, et ils se trouvaient au meilleur endroit, sur la pente, en plein l’ensoleillement . 3 terrasses ornées de bassins accueillaient les cultures potagères. Les bustes des quatre saisons ornaient la terrasse du milieu. On y trouvait aussi une figuerie, un verger fruitier, une melonnière et des cordons de vigne.

En 1793, les biens des Condé son vendus comme bien national. Les jardins sont détruits dans le développement de ville de Chantilly, mais une partie du Potager et la Faisanderie crée en 1682, restent oubliés derrière des grands murs dans une propriété privée. Yves Bienaimé, créateur du Musée vivant du cheval, rachète en décembre 1999 la Faisanderie et le parc. Grâce à ses recherches le parc est réaménagé et ouvert au public. "Le Potager des Princes", classé "jardin remarquable", est l’un des derniers vestiges de la partie ouest du parc des Princes de Condé et de l'œuvre de La Quintinie.
potager du prince à Chantilly, d'après l'Album du Comte du Nord
Potager du Prince à Chantilly d'après l'Album du Comte du Nord (1784).
potager des princes, actuellement
Le Potager des Princes
Pour en savoir plus :
le quotidien d'un prince, publication
Chantilly, le quotidien d'un Prince

Joyeuses fêtes !

Que ces fêtes de fin d’année puissent être aussi rayonnantes, douces et heureuses que possible pour vous et tous ceux qui vous sont chers. Nous souhaitons de tout cœur
que vos vœux deviennent réalité.
joyeuses fêtes
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