Il suit les cours du grand séminaire de Beauvais avant d’être nommé en 1907, deuxième vicaire à Clermont de l’Oise. Le curé est l’archiprêtre Cartier. Pendant cette période il anime le patronage St-Joseph, il est l’aumonier de l’école de la Providence et l’aumonier des scouts.
Il fait la guerre de 1914-1918 comme infirmier-brancardier, participe à la bataille de Verdun, est décoré de la « Croix de guerre ».
En 1927, il est nommé curé-doyen de Neuilly-en-Thelle.
À Chantilly
Il fut installé comme curé-doyen de Chantilly le 16 janvier 1938. A l’époque, la ville comptait 5 344 habitants (1936), le maire était M. SimiandM Gustave Simiand, maire de Chantilly de 1937-1944 et 1944-1945. Le presbytère était au 1, rue du Connétable.
En mai 1938, il organise à Chantilly le Congrès des Catholiques de l’Oise.
Il prends en main le Cercle d’études des jeunes filles, sis à l’hospice Condé et crée l’école Notre-Dame, l’école libre pour les filles.
Pour l’église il fit l’acquisition d’un ensemble de sièges Louis XV et deux consoles de la même époque. Trois éléments de cet ensemble: les deux tabourets et une console, on été volés.
Depuis le début de la guerre, il ne réfuse pas l’accueil aux nombreuses familles de réfugiés juifs nombreux à Chantilly, Vineuil St Firmin et dans la région.
L’exode et la Résistance 1940-1943
L’abbé Charpentier participe aux deux exodes que connaît la population cantilienne: le 22 mai 1940 au Chaumont-en-Vexin et le 9 juin 1940 jusque dans le Morbihan.
À Chantilly, il allait dire la messe dans la cave de la maison de M. Simiand. Y assistaient des réfugiés, des réfractaires au STO (Service de Travail Obligatoire), des résistants. C’est là que son calice était resté après son arrestation (le calice se trouve actuellement au Musée du Patrimoine de Chantilly).
Et puis, le dimanche 23 juillet 1943, il va demander dans son sermon:
« le refus de la collaboration, ne céder ni aux séductions ni aux ménaces allemandes, réjeter le neopaganisme nazi, rester, même au péril de la liberté fidèles à la Patrie et à l’Eglise.«
La déportation
Suite aux actions d’un groupe de résistants, le dimanche 23 janvier 1944, avant l’aube, les soldats allemands investissent la ville et commencent l’arrestation des nombreux cantiliens à leur domicile. L’abbé Charpentier est arrêté au presbytère. Au cours de l’arrestation, les soldats lacèrent le prie Dieu, en pensant y trouver des documents cachés.
Les vingt cinq arrêtés (liste des otages) sont embarqués dans des camions et transportés, onze au camp de Royallieu, les autres à la Maison d’arrêt de Compiègne où ils vont rester jusqu’au 10 février 1944, quand ils vont être tous transféré au camp de Royallieu.
L’abbé Charpentier se trouve parmi ceux qui seront internés à Compiègne, et le 9 février il va dire sa première messe en prison.
Le 28 février 1944 tous les otages de Chantilly, sauf l’abbé Charpentier, M. Paul Picot et M. Jean Eugène (Robert) Cluzeau, seront libérés.
Le 23 mars, 1500 detenus, parmi lesquels M. Cluzeau, M. Picot et l’abbé Charpentier sont entassés dans des wagons à bestiaux pour être transportés à Mathausen (Autriche). Le supplice du voyage et des humiliations dura trois jours et trois nuits. Très rapidement le contact entre les trois déportés de Chantilly fut perdu. M Cluzeau disparut, M. Picot fut affecté à un Kommando (Kommando=groupe de prisonnièrs affectés à la même tache) près de Vienne et l’abbé Charpentier fut intérné à Mauthausen.
La fin
À Mauthausen toute identité personelle disparaissait. Les detenus étaient obligé d’enfiler les uniformes rayées et ils étaient complétement rasés. Encore en soutane, l’abbé Charpentier confie à un ami:
« Nous avons gagné la paradis. Je suis prêt, quand nous fusille-t-on.? »
L’abbé Charpentier est affecté au Kommando de la carrière de Mauthausen (le camp a été crée en 1938 après l’annexation de l’Autriche, pour y « accueillir les opposants » ). La carrière c’est un trou immense creusé dans la montagne, situé à 1km de camp. On y accédait par un escalier de 186 marches « l’escalier de la mort ».
C’est sur cet escalier que l’abbé Charpentier s’effondre. Il est admis à l’infirmerie. Atteint d’une congestion pulmonaire, il est jeté au four crématoire. Le lieu de ses dernier instants reste encore imprécis. À Mauthausen existait une chambre à gaz dans les caves de l’infirmerie mais certains détenus étaient envoyé au château de Hartheim, « l’institut d’éuthanasie » d’où personne n’est jamais revenu. Le décès de l’abbé Charpentier y fut enregistré le 7 août 1944 sous le matricule 59 725.
…
Le 15 mai 1945 une messe de Requiem sera célébrée en église Notre Dame de Chantilly pour le repos de l’âme de M le chanoine Louis Charpentier.
À Chantilly, la place devant l’église Notre-Dame de l’Assomption porte le nom de l’abbé Charpentier.