Gloire militaire

Si, depuis l’Antiquité on avait l’habitude de glorifier les victoires militaires, les premiers monuments portant les noms des soldats morts ne sont apparus qu’au XIXe siècle.

Napoléon Bonaparte, consul, prévoit de laisser à la postérité le nom des hommes morts en combattant pour la France. Le 20 mars 1800 (29 ventôse an VIII), par arrêté consulaire, il ordonne d’élever des Colonnes départementales « à la mémoire des braves du département morts pour la défense de la patrie et de la liberté » et d’y graver les noms de « tous les militaires domiciliés dans les départements qui, après s’être distingués par des actions d’éclats, seraient morts sur le champ de bataille. » Mais cet arrêté n’a pas été suivi de l’érection de ces colonnes.

L’Arc de triomphe de l’Étoile, dont la construction débute en 1806, porte seulement le nom d’officiers supérieurs, qui ne moururent pas forcément au combat, et certains étaient encore vivants lors de la construction du monument.

La guerre de 1870

Monument aux morts de la guerre de 1870 à Chantilly, cimetière Bourillon

Monument aux morts de la guerre de 1870 à Chantilly, cimetière Bourillon

 

Les monuments aux morts de la guerre de 1870 constituent les premiers exemples français de monuments rendant hommage aux Morts pour la Patrie citant à égalité les hommes de troupe et les officiers.

 

La grande guerre

La Première Guerre mondiale de 1914 à 1918 est la principale guerre commémorée par les monuments aux morts. Cette guerre a mis en jeu plus de soldats, a provoqué plus de décès et a causé plus de destructions matérielles que toute guerre antérieure.

Dans les années 1920-1925, près de 35 000 monuments aux morts sont érigés en France, dans presque toutes les communes françaises. L’État accorde des subventions (calculées en fonction du nombre de soldats tués et de la richesse de la commune) et réglemente les édifications et les souscriptions publiques couvrant parfois la totalité des dépenses. La loi du 25 octobre 1919 dite « loi sur la commémoration et la glorification des Morts pour la France » fixe notamment les modalités d’attribution par l’État d’une éventuelle subvention, variant de 4 à 25 % du montant global du coût du monument. Des commissions artistiques départementales chargées de l’examen des projets sont mises en place, par la circulaire du 20 mai 1920. Les conseils municipaux lancent des souscriptions et des concours régionaux ou nationaux pour choisir les artistes qui leur livrent des maquettes pour que les comités d’érection choisissent le modèle du monument.

Le Monument aux Morts de Chantilly

En sa séance du 12 septembre 1920, le Conseil municipal de Chantilly, présidé par le maire Omer Vallon, décide l’érection d’un Monument aux morts.

Le 25 février 1921 le jury attribue la commande du Monument aux morts de Chantilly au projet conçu par l’architecte A. Sassua, ( qui habitait la ville à l’époque). L’architecte va collaborer avec M. Gasnier, entrepreneur de Bourges.

Au milieu de la rotonde de pierre sur laquelle ont été gravés en lettres d’or les noms des glorieux enfants de Chantilly, s’élève une colonne, sur laquelle se détachent l’inscription :

« La Ville de Chantilly à ses enfants morts pour la France 1914-1918 »

et les armes de la ville.

(après la deuxième guerre mondiale, la mention 1939-1945 a été ajoutée)

Monument aux Morts de Chantilly
Victoire, bronze de L. Marqueste

En haut de la colonne, s’élève la statue de la Victoire, du sculpteur Laurent Honoré Marqueste (1848-1920), éditée par la fonderie d’art de Gustave Leblanc-Barbédienne, spécialisée dans les bronzes monumentaux.

Les noms

Le 18 février 1922 le Conseil municipal et le maire Omer Vallon décident les noms à inscrire sur le monument aux morts.

Alors que la mention « Mort pour la France » est accordée selon douze conditions, en vertu des articles L 488 à L 492bis du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre, les noms inscrits sur les monuments aux morts ne sont pas réglementés par des lois officielles, si bien que les maires prennent une certaine liberté de reporter sur le monument aux morts le nom de soldats non nés dans la commune ou celui de civils, mentionnés sous le terme de victimes. Ainsi, un soldat peut être inscrit sur un monument aux morts d’une commune parce qu’il a séjourné longtemps dans celle-ci, ou qu’il a épousé une femme de la commune, et il peut être honoré sur plusieurs monuments aux morts.

L’inauguration

Des nombreuses et généreuses souscriptions ont été récoltées pour le Monument aux morts . L’Institut de France, met à la disposition de la ville l’emplacement du monument et participe avec une importante souscription.

C’est au Maréchal Joffre qu’a été offerte la présidence de l’inauguration du monument, le 12 novembre 1922.

Après le discours du Maréchal Joffre, et au milieu de l’émotion générale, la cérémonie se termine par la lecture des 185 noms des enfants de Chantilly morts pour la France. Des nombreuses et magnifiques gerbes ont été déposées par le conseil municipal et les différentes Sociétés de la ville et un grand nombre de sociétés d’Anciens combattants de la région est venu saluer respectueusement le Maréchal Joffre et la mémoire des glorieux enfants de la ville qui ont sacrifié leur vie au cours de la Grande Guerre.

Rappelons  qu’une plaque de bronze, contenant les noms des employés de la Compagnie du Nord tombés pour la Patrie, a été érigée dans la salle des pas perdus de la gare de Chantilly.

Le Maréchal Joseph Joffre

À travers les décennies, ce monument est devenu un témoignage éternel de la bravoure, du dévouement et du sacrifice de ceux qui ont répondu à l’appel du devoir. Au fil des ans, le Monuments aux Morts de Chantilly est devenu le lieu où les générations se rassemblent pour se souvenir et pour honorer. Les cérémonies attirent des citoyens de tous âges, rappelant l’importance de ne jamais oublier le prix payé pour la liberté.

Il rappelle à tous que la paix et la liberté sont des joyaux précieux qui méritent d’être préservés.

Le Monuments aux Morts de Chantilly est un rappel constant de la nécessité de ne pas oublier le passé pour construire l’avenir.

Morts pour la France

1914

28 juin : assassinat de l’archiduc François-Ferdinand, héritier de l’empire Austro-Hongrois, par un nationaliste serbe. Ce fut l’événement déclencheur de la Première Guerre mondiale.
28 juillet : l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.
31 juillet : Ultimatum allemand à la France.
1er août : la France décrète la mobilisation générale. Ordre de mobilisation générale en Allemagne qui déclare la guerre à la Russie.
2 août : Mobilisation générale en France.
3 août : l’Allemagne déclare la guerre à la France.
4 août : l’armée allemande envahit la Belgique pour contourner l’armée française.
11 août : la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.
Août-septembre : retraite française sur tout le front, défaites dans la bataille des frontières.
6-12 septembre : contre-offensive française victorieuse, bataille de la Marne.
5 octobre : 1er combat aérien de l’histoire.
1er novembre : la Turquie entre en guerre du côté des Empires centraux.
Novembre : début de la guerre de tranchée.

  • 4 août 1914 HARDY Henri, hussard du 4e régiment de hussards (4e RH). “Tombé sous son cheval, blessé et sans armes, a été lâchement assassiné par les cavaliers allemands qui l’avaient entouré.” Il était né en 1891, à Chantilly, avait 23 ans, était lad et habitait la “Villa Jaffa” à Chantilly. Décoré de la Croix de guerre étoile d’argent, citation à l’ordre de la Division (12/08/1914).
  • 22 août 1914 NOIREL Henri Charles, soldat du 67e régiment d’infantérie (67e RI). Il était né en 1894, à Saint-Omer, avait 20 ans, était élève architecte et habitait la Place de l’Hôpital à Chantilly.
  • 25 août 1914 QUENTIN Charles Eugène, caporal au 254e régiment d’infantérie (254e RI). Il était né en 1883, à Chantilly, avait 30 ans, était plombier et habitait la Rue des Cascades à Chantilly. Médaille militaire, Croix de guerre avec étoile de bronze.
  • 26 août 1914 HUET Robert Désiré
  • 28 août 1914 BROUET Charles
  • 1er septembre 1914 LELONG Constant Desiré
  • 3 septembre 1914 BOUILLOUX Robert
  • 4 septembre 1914 SCHKIWISK Marcel Gustave
  • 6 septembre 1914 COSTARD Charles Louis
  • 7 septembre 1914 COSTARD Eugène
  • 10 septembre 1914 DEBRAYE Maurice
  • 10 septembre 1914 STAMMERJOHANN Georges
  • 11 septembre 1914 DELANDES Louis Clément Ferdinand
  • 12 septembre 1914 GODEFROY Raymond Alfred
  • 13 septembre 1914 BARRIER Ernest Bernard
  • 19 septembre1914 KUBLER Michel
  • 20 septembre 1914 LEFEVRE Maurice Paul
  • 21 septembre 1914 DUPUIS René
  • 21 septembre 1914 EVRARD Émile
  • 22 septembre 1914 RUCHE Julien Joseph
  • 23 septembre 1914 CHAROUD Paul Henri
  • 23 septembre 1914 HAZARD Agnan Duguesclin
  • 24 septembre 1914 ESCHGER Marcel Louis Henry
  • 7 octobre 1914 MAËSSCHALT Henri Gaston
  • 10 octobre 1914BRIOT Alfred Paul
  • 11 octobre 1914 CARTER Georges Alexandre ( Alec )
  • 22 octobre 1914 DOURLENS Émile Pierre Augustin
  • 24 octobre 1914 RUFFELL Marcel Noah
  • 28 octobre 1914 EDMOND Etienne
  • 28 octobre 1914 LEGUAY Armand Victorien Charles
  • 3 novembre 1914 ROGER Lucien Eugène Emile
  • 15 novembre 1914 PINSON Raymond Léon
  • 20 novembre 1914 AUBIN Léon
  • 22 novembre 1914 ROMANCANT Jules Emile Alfred
  • 28 décembre 1914 DUCHAUFFOUR Jacques André
  • BEAUME Henri
  • RINCON Victor

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